Think & Sew : la couture durable
Challenge du jour : coudre dans une démarche durable
En découvrant nos créations, écoute ça
On le sait, ce n'est pas toujours facile de ne pas craquer devant la dernière viscose (vade rétro satanas) aux motifs funky fashion. On s'emballe pour des matières, des motifs, des patrons qui, au bout de 6 mois, nous font nous dire "WTF qu'est ce qui s'est passé ma poule ?" et on renvoie tranquillement notre création au fond du placard. Nous qui avions fait une croix sur la fast-fashion, nous voilà bien attrapé.
Heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à se poser la question de l'impact écologique et équitable de nos chères cousettes. Ces dernières semaines nous ont montrés l'imagination et la réflexion que vous mettez dans cette approche, et vous pouvez être fier.e.s !
Alors que notre concours couture durable touche à sa fin (suspense, suspense), c'est au tour des mixeuses de rendre leurs copies, et oui fallait bien qu'on s'y colle.
Bataillon se fait un total look récupérer !
La couture/déco/travaux durable, j'aime, j'adhère, j'en suis !
J'avais récupéré une robe en laine de mon ancienne voisine (Sarah, 70 piges, plutôt stylée) en parfaite état. Je la mettais peu il faut dire car elle avait une coupe ajustée et le lainage est hyper chaud et surtout, à la derrière sortie du placard, je lui ai trouvé un accroc (mites ? coup de cintre ?) au niveau de la poitrine (et perso raccommoder les mailles comme ça je ne sais absolument pas faire...).
Bref, tristesse ou aubaine, je n'ai pas oscillé beaucoup entre ces deux états d'âme et me voici à imaginer une seconde vie à la robe de Sarah, qui était de très bonne facture (Bonsoir Médème) et dont le lainage est vraiment très fin et très joli. Le bas de la jupe était tout simplement un rectangle froncé avec un bord de tricot plus épais en bas pour faire l'ourlet de la robe : et bim, je vais chercher mon mètre et je vois qu'on est sur de la largueur parfaite pour un top. Allez je découpe!
Et je vais direct poser mon patron de Jeanne de Ready to sew en 36. Je vais me coudre un petit pull manches courtes yeahhhhhh ! Le teeshirt en laine sera un pull court car clairement je vais garder l'ourlet tout beau tout tricoté comme il est et puis les coupes crop j'en raffole en ce moment!
J'utilise un petit bout de tissu tricoté en côtes qui faisait la séparation entre le haut et le bas de la robe et j'ai trouvé mon encolure!
J'avais aussi coupé les manches pour les y assembler directement à mon buste: j'utilise une petite bande de tissu dans le biais des chutes de chaque coté pour y faire une finition de bout de manches.
Et voilà mon petit pull manche courte que j'aime de tout mon coeur !
Pour la jupe, figurez vous qu'il me restait un bout du couvre lit en velours passé rose avec lequel j'avais cousu un Bruges !
Pas grande chose et le tissu est épais donc la solution de la mini jupe me parut tout indiquée !
La sister mini - mais boutonnée devant - me donnait envie depuis quelques temps alors j'ai vite choisi mon projet !
45 minutes plus tard, avec un vieux tissu de mon stock en guise de doublure, j'avais mon total look homemade, oh yeah !!!
J'espère qu'il vous plait autant qu'à moi ! Le bisou sur le front ! Ciao !
Mes débuts en couture, c'était un peu comme des épisodes de PIMP MY RIDE, récupérer des vieux vêtements, ceux des grands-mères, des parents, les miens... et les couper, transformer, déformer, recouper, du tuning quoi ! Avec plus ou moins de succès bien évidemment.
Au départ, c'était davantage par souci économique qu'écologique, avouons le, mais cela m'a fait réaliser le potentiel de tous ces vêtements qui ne sont plus portés. Certes j'en donne beaucoup, j'en destine certains au recyclage, mais maintenant, j'en garde la plupart pour leur donner une seconde vie !
Ici, j'ai récupéré une chemise que mon père portait dans les années 80, avec une broderie qui fait penser à un dessin de Cocteau. La couture c'est souvent une affaire de famille chez moi !
J'ai utilisé le patron Rome d'Orageuse pour en faire une chemise sans manche. J'ai coupé les devant et le dos dans le corps de la chemise, l'empiècement des épaules dans une des manches, j'ai complètement décousu le col de la chemise pour le recoudre sur la nouvelle chemisette et j'ai coupé du biais dans la 2e manche pour les emmanchures. Tous les boutons sont ceux d'origine !
Non seulement je la trouve très jolie cette chemisette, mais surtout je suis touchée de porter un vêtement qui a une histoire et mon père heureux de revoir le relooking de sa vieille chemise.
Making plans for Chloé investit dans le bio :
Quand j'ai commencé la couture, j'achetais beaucoup mais alors beaucoup de tissus. C'était obsessionnel. J'accumulais, sans savoir vraiment ce que j'allais en faire.
Ma limite c'était le polyester et autres matières synthétiques. Pas de pétrole sur mes épaules ! Et je m'y tiens.
Puis j'ai découvert comment était produite la viscose... Et les quantités d'eau utilisées pour produire le coton. Damn it ! Serai bientôt obligée de porter de la toile de bure ?
C'est au détour de la première édition de la Grande Mercerie, que j'ai découvert Les trouvailles d'Amandine et où le monde des merceries bio s'est ouvert à moi.
L'année suivante, Amandine ouvrait son capital, j'achetais 3 petites actions et me sentais comme le Bill Gates du textile. Il me semble essentiel en temps que couturière d'assurer la pérennité et le développement de ce genre de marque, si on le peut.
Depuis j'essaye d'acheter moins mais mieux (bon c'est pas toujours évident et il m'arrive de craquer souvent).
Il est donc bien naturel d'avoir choisi un chambray des Trouvailles d'amandine pour cet article. Un tissu que j'avais acheté en même temps que le patron Sayan de Pretty Mercerie, et qui attendait d'être cousu depuis 6 mois. J'arrête d'accumuler, on a dit.
Pas grand chose à dire sur le patron qui tombe nickel, et dont les finitions de col sont assez parfaites. J'ai juste zappé les poignets pour un coté plus décontracté.
Parmi mes autres dealers de tissus, il y a bien sûr Emmaüs mais aussi les brocantes. Le seconde main, c'est la possibilité d'acheter sans se ruiner et sans culpabiliser. Ce coton bleu quadrillé, je l'ai trouvé dans un magasin de meubles chinés en Normandie. Une bonne toile bien robuste qui servait probablement à de l'aménagement. Du coup, j'ai choisi un patron à tout épreuve, qui permettra d'affronter vents et marais : la vareuse James de Ready to Sew.
Les finitions de ce modèle sont juste parfaites : surpiqûres, coutures anglaises, poches, fentes... Tout a été super bien pensé. En plus, j'aime son aspect intemporel, le genre de modele que je mettrai encore dans 10 ans. Car pour moi, la couture durable c'est aussi ça, essayer de coudre des vêtements qui nous correspondent vraiment, sans forcément être à la mode. Se créer une garde robe qui se joue du temps en somme.
Bonne couture,
les mixteuses.
C'est canon les filles! Bises, Raphaëlle (Ready to sew)
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